Illustration comparative montrant un artiste dessinant sur Krita à gauche et un photographe retouchant une photo sur GIMP à droite, symbolisant le duel entre les deux logiciels.

GIMP vs Krita : lequel choisir en 2025 pour le dessin et la retouche photo ?

Publié le 15 octobre 2025

Sommaire

Dans l’univers foisonnant des logiciels de création graphique, le duel entre GIMP et Krita est un classique. Pour tout créatif cherchant des alternatives gratuites et redoutablement efficaces à la suite Adobe, le choix peut vite devenir un casse-tête. Faut-il opter pour le vétéran de la retouche d’image ou pour le spécialiste plébiscité par les illustrateurs ? La réponse, comme souvent, n’est pas si simple. Mais n’ayez crainte, nous allons la déconstruire ensemble.

Pour aller droit au but : Krita est le roi incontesté du dessin numérique et de l’illustration, tandis que GIMP reste une référence pour la manipulation d’images et la retouche photo plus technique.

Cet article va bien au-delà de cette affirmation. Nous allons plonger au cœur de chaque logiciel, analyser leurs forces, leurs faiblesses et, surtout, vous guider pour faire le meilleur choix possible, celui qui correspondra parfaitement à vos besoins spécifiques. Suivez le guide.

Le verdict en bref

Pour les plus pressés d’entre vous, voici un tableau qui résume l’essentiel. Considérez-le comme votre boussole pour une orientation rapide.

Critère GIMP Krita Le vainqueur
Usage principal Manipulation d’image, retouche photo Dessin, peinture numérique, animation Match nul (spécialisation)
Peinture & Illustration Basique Excellent Krita
Retouche photo Très bon Bon (mais perfectible) GIMP
Workflow non-destructif Non (prévu pour la v3.2) Oui (natif) Krita
Moteurs de brosses Fonctionnels Avancés & variés Krita
Support CMJN (impression) Non Oui (natif) Krita
Animation 2D Non (via plugin) Oui (intégré) Krita
Scripting & automatisation Excellent Bon GIMP
Facilité pour débutant Courbe d’apprentissage moyenne Courbe d’apprentissage moyenne Match nul

Pour les artistes et illustrateurs : lequel est le meilleur outil de dessin ?

Photographie d'un artiste numérique concentré, dessinant une illustration fantastique sur une tablette graphique avec le logiciel Krita.

Si votre cœur bat pour l’illustration et que votre stylet est le prolongement de votre main, la question ne se pose presque pas. Krita n’est pas juste une option, c’est une évidence. Il a été forgé par des artistes, pour des artistes, et cette philosophie transparaît dans chaque ligne de code.

Le moteur de brosses : l’avantage décisif de Krita

Le cœur d’un logiciel de peinture numérique, c’est son moteur de brosses. Et sur ce terrain, Krita livre une performance magistrale. Il ne se contente pas de proposer des brosses, il simule des sensations. Aquarelle, huile, crayon, encre… chaque outil a une âme.

Les stabilisateurs de brosse intégrés sont une bénédiction pour obtenir des traits nets et fluides, une fonctionnalité qui fait cruellement défaut à GIMP. Là où GIMP propose une boîte à outils fonctionnelle, Krita offre un véritable atelier d’artiste, prêt à l’emploi dès l’installation.

Un espace de travail pensé pour la création

Krita ne se limite pas à de bons outils, il orchestre un environnement de travail entièrement dédié au flux créatif.

Les assistants de dessin pour tracer des perspectives complexes, le mode “wrap-around” pour créer des textures répétitives sans effort, ou encore les espaces de travail personnalisables sont autant de preuves que Krita comprend les besoins des illustrateurs.

Il anticipe les obstacles et propose des solutions élégantes qui permettent de rester concentré sur l’essentiel : la création.

Au-delà de l’image : animation et outils vectoriels

Krita voit plus loin que la toile statique. Ses outils d’animation 2D intégrés, avec une timeline et une fonction de “pelure d’oignon”, ouvrent des horizons créatifs que GIMP ne peut qu’effleurer via des plugins externes.

De plus, ses outils vectoriels sont bien plus robustes et mieux intégrés, permettant de mêler dessin bitmap et formes vectorielles avec une fluidité déconcertante, ce qui est un atout majeur pour les créateurs de bandes dessinées ou d’icônes.

Pour la création artistique pure, de la page blanche à l’œuvre finale, Krita n’a pas de rival dans le monde du logiciel libre. C’est un choix de conviction.

Pour les photographes et graphistes : lequel choisir pour la retouche photo ?

Un photographe professionnel retouchant une photo de paysage sur un grand écran avec l'interface du logiciel GIMP, ajustant les courbes de couleur.

Ici, le combat se corse et le choix devient plus stratégique. GIMP a longtemps été le bastion de la retouche photo open-source, mais l’architecture moderne de Krita vient bousculer l’ordre établi. Le choix en 2025 dépend d’un arbitrage subtil entre modernité et maturité.

Le point clé : l’édition non-destructive

C’est le nerf de la guerre. Le workflow non-destructif est la norme professionnelle, et Krita l’a pleinement adopté.

Grâce à ses calques de filtre et ses masques de transformation, vous pouvez appliquer des modifications (couleurs, contraste, effets) sans jamais altérer les pixels de votre image originale. C’est une flexibilité immense qui permet d’expérimenter sans crainte.

GIMP, même dans sa version 3.0, accuse un retard majeur sur ce point. L’édition non-destructive est bien sur sa feuille de route, mais pas avant la version 3.2. Pour un photographe, cette différence est fondamentale.

Maturité des outils vs modernité du workflow

C’est là que le paradoxe apparaît. Si Krita possède une architecture supérieure, GIMP conserve un avantage sur la maturité de ses outils individuels.

Les outils Niveaux ou Courbes de GIMP sont plus réactifs, plus précis et souvent plus intuitifs à utiliser au quotidien. Krita, malgré son workflow moderne, souffre de quelques lourdeurs ergonomiques sur certains de ses filtres de retouche, comme l’absence de curseurs en temps réel ou l’impossibilité de zoomer pendant un ajustement.

On a donc un choix entre un workflow moderne mais des outils parfois frustrants (Krita) et un workflow daté mais des outils éprouvés (GIMP).

Les indispensables professionnels : CMJN et gestion des fichiers RAW

Pour tout travail destiné à l’impression, le support du mode colorimétrique CMJN est non négociable. Krita l’intègre nativement, ce qui est une victoire écrasante sur GIMP, qui en est dépourvu. C’est un argument décisif pour les professionnels de l’imprimerie.

Concernant les fichiers RAW, Krita peut les ouvrir nativement (bien que son outil de développement soit basique), tandis que GIMP s’appuie sur des plugins externes comme RawTherapee ou Darktable, offrant potentiellement un contrôle bien plus poussé.

Le choix est cornélien. Optez pour Krita si le workflow non-destructif et le support CMJN sont vos priorités absolues. Tournez-vous vers GIMP si vous privilégiez la puissance et la réactivité des outils de retouche individuels et que le workflow destructif ne vous rebute pas.

Sous le capot : interface, performances et personnalisation

Infographie comparant les fonctionnalités techniques de GIMP et Krita, incluant l'interface utilisateur, les performances et l'écosystème de plugins.15

Un logiciel, c’est aussi une mécanique. Analysons ce qui se passe sous le capot pour comprendre comment chaque programme se comportera entre vos mains.

Interface utilisateur et prise en main

GIMP a fait un bond de géant avec sa version 3.0, qui modernise enfin son interface grâce au passage à GTK3. L’expérience est plus cohérente et agréable.

Krita, de son côté, a toujours eu une interface pensée pour les artistes, avec des panneaux (dockers) personnalisables et une disposition logique des outils de peinture.

Le choix est ici une affaire de goût, mais Krita conserve une légère avance en termes d’ergonomie pensée pour un usage créatif intensif.

Performances et stabilité

Les deux logiciels peuvent montrer des signes de lenteur sur des projets complexes.

Krita est connu pour être gourmand en RAM, notamment avec ses brosses les plus sophistiquées. GIMP, historiquement poussif, a grandement amélioré sa réactivité avec la version 3.0 et son nouveau système de cache. Sur ce point, GIMP a bien rattrapé son retard et offre désormais une expérience plus fluide pour la retouche photo.

Plugins et extensibilité

La force historique de GIMP réside dans sa capacité à être étendu via des scripts (Python, Scheme), ce qui en fait un outil d’automatisation extrêmement puissant.

Krita, lui, simplifie la vie de l’utilisateur avec un gestionnaire de ressources qui permet d’installer facilement des “bundles” (brosses, textures, etc.) et, surtout, il intègre par défaut le surpuissant plugin G’MIC, offrant des centaines de filtres avancés sans aucune installation manuelle.

Conclusion : alors, GIMP ou Krita en 2025 ?

Le moment du verdict est arrivé. Oublions le “meilleur” dans l’absolu et concentrons-nous sur le “meilleur pour vous”.

  • Pour l’illustrateur, l’artiste de BD ou l’animateur : La recommandation est sans appel, c’est Krita. Ses moteurs de brosses, ses outils d’assistance au dessin et ses capacités d’animation en font le studio numérique open-source par excellence.
  • Pour le photographe ou le graphiste généraliste : Le choix est plus nuancé. GIMP si votre priorité est la retouche pure, la manipulation d’images et l’automatisation des tâches. Krita si le flux de travail non-destructif et le support CMJN pour l’impression sont des prérequis indispensables.

La stratégie du professionnel : pourquoi choisir ? utilisez les deux !

La véritable astuce de pro n’est pas de les opposer, mais de les faire collaborer. GIMP et Krita sont incroyablement complémentaires. Un flux de travail hybride est souvent la solution la plus puissante :

  1. Utilisez GIMP pour les tâches techniques : développement des fichiers RAW avec un plugin, détourage complexe, correction de la perspective, traitement par lots.
  2. Passez ensuite sur Krita pour la partie créative : ajout d’éléments peints, composition avancée et étalonnage final des couleurs grâce à son système non-destructif.

En maîtrisant les deux, vous disposez d’une suite créative gratuite d’une puissance qui rivalise sans rougir avec les solutions payantes.

Si vous cherchez encore une autre option, vous pouvez également regarder du coté de Photopea ou encore vers Canva.

Foire aux questions (FAQ)

GIMP et Krita sont-ils vraiment 100% gratuits ?
Oui, absolument. Les deux sont des logiciels libres et open-source. Vous pouvez les télécharger, les utiliser et même les modifier gratuitement et légalement, que ce soit pour un usage personnel ou commercial. Leur développement est financé par des dons de la communauté.
Lequel est le plus facile pour un débutant complet ?
C’est un match nul. Les deux logiciels ont une certaine courbe d’apprentissage. L’interface de GIMP peut sembler un peu plus simple au premier abord pour des tâches basiques, mais Krita est souvent jugé plus intuitif pour le dessin, car son interface est conçue spécifiquement pour cela.
Quelle configuration d’ordinateur est nécessaire en 2025 ?
Les deux logiciels fonctionnent sur Windows, macOS et Linux. Pour une expérience confortable en 2025, visez au minimum : un processeur multi-cœur, 16 Go de RAM et une carte graphique compatible OpenGL 3.0 (surtout pour Krita). Avec 4 Go de RAM, vous pourrez les lancer, mais attendez-vous à des ralentissements sur des fichiers volumineux.
Les deux logiciels fonctionnent-ils bien avec une tablette graphique ?
Oui, tous les deux supportent les tablettes graphiques. Cependant, Krita a été nativement conçu autour de l’utilisation du stylet. La gestion de la pression, de l’inclinaison et des autres fonctionnalités des tablettes y est généralement plus fluide et plus complète.
Quel est l’avenir pour GIMP et Krita ?
L’avenir est prometteur pour les deux ! La grande attente pour GIMP est l’arrivée de l’édition non-destructive avec la version 3.2, ce qui changera la donne pour la retouche photo. De son côté, Krita travaille activement à une refonte complète de son outil texte, son principal point faible, ce qui ravira les dessinateurs de bandes dessinées et les graphistes.

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