L’origine, les principes et les bienfaits de l’hypnose

L’hypnose est un état modifié de conscience, durant lequel la personne qui y est soumise est dans un état de transe, à mi-chemin entre l’état de veille et le sommeil. C’est une sensation que tout le monde expérimente chaque jour sans s’en rendre compte (lors de la lecture d’un livre, du visionnage d’un film ou simplement lorsque l’on est perdu dans ses pensées).

Aujourd’hui, l’hypnose est également devenue une technique thérapeutique permettant d’avoir accès à des zones peu exploitées du cerveau, quand le patient est en transe. L’objectif est ainsi d’activer des mécanismes d’autoguérison, grâce à la suggestion.

Cependant, avant d’être reconnue scientifiquement, cette pratique a longtemps flirté avec la pseudoscience, l’occultisme et le spectacle.

Dans cet article, nous allons faire un petit tour d’horizon sur les origines de l’hypnose, mais également sur ses bienfaits et pratiques.

Les origines de l’hypnose

L’hypnose est une pratique très ancienne à laquelle l’humain s’est très vite intéressé. En effet, on retrouve les premières traces à l’époque préhistorique, sur de vieilles peintures rupestres. À cette époque, on suppose qu’elle était pratiquée par les guérisseurs chamaniques.

On en retrouve également en 4000 av. J.-C., chez les Sumériens, en Basse Mésopotamie. Certains rudiments de l’hypnose semblent avoir aussi été utilisés par les Égyptiens en -3000, dans le cadre d’anesthésie.

En réalité, on retrouve quelques traces discrètes de l’hypnose ou de "techniques hypnotiques" un peu partout dans le monde depuis bien longtemps.

Cependant, on estime que sa véritable histoire commence bien plus tard, en 1773, avec le médecin allemand Franz Anton Mesmer et son "magnétisme animal". Ce dernier estimait qu’il était possible de soigner les maux de ses patients grâce à un état de transe ainsi qu’un "fluide magnétique universel" utilisable à des fins thérapeutiques. L’existence de ce fluide sera réfutée en 1784, sous l’impulsion de Louis XVI, ayant demandé à deux commissions de se pencher sur le sujet. Ces dernières découvrent ainsi l’effet thérapeutique de la suggestion et de l’imagination.

Il faudra attendre 1843 et James Brand dans son essai "Neurypnology; or the rationale of nervous sleep, considered in relation with animal magnetism" pour que le terme d’hypnose ne se répande parmi les médecins français, avant de devenir officiel en 1880.

L’hypnose est réhabilitée comme sujet d’étude scientifique en 1878, grâce au médecin français Jean-Martin Charcot. Quelques années plus tard, les premiers cursus officiels et scientifiquement reconnus verront le jour.

Mais c'est probablement Milton Erickson, psychiatre et psychologue américain du XXe siècle, qui a le plus contribué à l'avancement de l'hypnose moderne. Erickson a non seulement validé l'hypnose en tant que pratique thérapeutique, mais a aussi développé l'hypnose ericksonienne, une approche qui mise sur la créativité et l'autonomie de l'inconscient du patient.

Thérapeute utilisant l'hypnose sur un patient

Les principes de l’hypnose

L’hypnothérapie moderne a de nombreuses sources, mais on retrouve l’un de ses principes dans la plupart des théories psychologiques. En effet, selon ces dernières, il est admis que de nombreux problèmes relationnels et personnels sont ancrés dans l’inconscient. Dans ces millions de données stockées profondément se retrouvent les diktats sociétaux, culturels ou familiaux, par exemple. Ils donnent lieu à des comportements "reflexes », parfois problématiques et profondément ancrés, qui peuvent ne pas être sains et provoquer des angoisses.

L’objectif de l’hypnose est donc de faire entrer une personne dans un état modifié de conscience — en transe — afin d’avoir accès à cet inconscient. Une fois ce dernier accessible, le thérapeute peut défaire son patient d’idées nuisibles, pour les remplacer par d’autres plus justes ou en adéquation avec ses valeurs.

Une croyance populaire tenace voudrait que l’hypnotisé n’ait pas conscience de ce qu’il se passe lors d’une séance. Ceci est complètement faux ! En effet, sans réel lâcher-prise et motivation de la personne, une séance ne peut pas fonctionner et les suggestions mentales n’auront aucun effet.

Les différents types d’hypnose

Les objectifs des différents types d’hypnose sont généralement les mêmes. Les variations dépendent surtout de la méthode utilisée. Parmi les types d’hypnothérapie les plus populaires (thérapeutiquement parlant), nous retrouvons notamment :

  • L’hypnose dite "classique" durant laquelle le thérapeute induit des idées claires et frontales du type "Vous n’êtes pas en danger lorsque vous êtes dans un petit espace" pour aider un patient atteint de claustrophobie, par exemple. Ce type d’hypnose est le plus répandu.
  • L’hypnose Ericksonienne, développée au milieu du XXe siècle par Milton Erickson, un psychiatre et psychologue américain. Ce dernier partait du principe que si l’idée de l’hypnose classique était bonne, l’inconscient était trop complexe pour se soumettre à des principes aussi simples. Pendant une séance d’hypnose Ericksonienne, le thérapeute sollicite la créativité de l’inconscient et lui demande ce qui pourrait être changé pour faciliter certaines situations ou soulager certaines peurs. Il utilise plusieurs techniques de communication, comme la métaphore, les suggestions indirectes ou composées, l’activation de rêves, etc.
  • L’hypnose humaniste, qui demande une participation active du patient. Ici, le thérapeute agit comme un guide qui aide le patient à donner du sens à ses peurs ou ses troubles et à cheminer.

Il en existe bien d’autres, mais ces trois pratiques sont les plus répandues. Les autres sont davantage des spécialités, mais les objectifs restent les mêmes.

Les bienfaits de l’hypnose

Aujourd’hui, on sait que l’hypnothérapie est efficace dans de nombreux domaines. Ci-dessous, retrouvez les motifs de consultations les plus fréquents :

  • Arrêter de fumer : l’effet de l’hypnose sur le tabagisme a été démontré dans de nombreuses études. Il est ainsi admis que, dans les six mois qui suivent une thérapie brève d’hypnose, le taux d’abandon de la cigarette se situe entre 30 % et 40 %. Il semblerait même qu’une séance d’hypnose soit plus efficace que les substituts à la nicotine utilisés pour arrêter de fumer.
  • Perdre du poids : sur les personnes en surpoids, il a été démontré que la suggestion permettait d’agir sur les habitudes alimentaires. Ces modifications induisaient finalement une perte de poids. L’hypnose peut également agir sur les fringales, lorsque ces dernières trouvent leur origine dans un fonctionnement émotionnel (si vous avez tendance à dévorer une tablette de chocolat lorsque vous êtes triste, par exemple).
  • Soulagement du stress : Grâce à un état modifié de conscience, l’hypnose peut s’attaquer à la source sous-jacente du stress et modifier les perceptions du patient. L’hypnothérapie permet de se soulager des angoisses superflues et de mieux gérer les angoisses inhérentes au quotidien.Le soulagement du stress peut notamment intervenir pendant la grossesse, afin de limiter les inquiétudes d’une femme enceinte vis-à-vis de l’accouchement. Dans ce cadre-ci, on utilise également l’hypnose pour améliorer les perceptions corporelles d’une femme enceinte.

En plus de ces trois motifs de consultations récurrents, l’hypnothérapie peut intervenir dans de nombreux autres domaines : l’augmentation de la confiance en soi, la gestion des émotions, la gestion des séparations et des deuils, pour favoriser un bon sommeil, développer sa capacité d’apprentissage, le soulagement de douleurs chroniques (comme les migraines et les lombalgies), etc.

Avec cet article, nous avons fait un tour d’horizon basique de la pratique de l’hypnose en France. Cependant, si vous êtes intéressé par la discipline et souhaitez approfondir vos connaissances, nous vous conseillons de vous rendre sur le site de l’Institut Français de l’Hypnose (ou IFH) : https://www.hypnose.fr/. Ce site regroupe notamment plusieurs articles sur le sujet, mais également un annuaire des thérapeutes agréés ainsi qu’une liste des formations disponibles.

Sur demande, vous pouvez envoyer un mail à l’Institut pour obtenir de la documentation sur l’hypnose ainsi qu’un catalogue.

Mythes et réalités de l'hypnose : démystifier les idées reçues

L'hypnose a souvent été mal comprise, voire mystifiée, au fil des siècles.

Un mythe courant est que l'hypnotisé serait totalement à la merci de l'hypnotiseur, incapable de résister à ses suggestions. En réalité, l'hypnose est un état de conscience modifiée où le patient reste pleinement conscient et capable de refuser toute suggestion non désirée. Loin d'être un état de sommeil ou d'inconscience, l'hypnose est un état de focalisation interne intense, une sorte de rêverie dirigée.

Un autre mythe est que tout le monde peut être hypnotisé. En réalité, la réceptivité à l'hypnose varie grandement d'une personne à l'autre. Certaines personnes sont naturellement plus suggestibles que d'autres et entrent facilement en transe, tandis que d'autres peuvent avoir du mal à lâcher prise et à se laisser guider par l'hypnotiseur.

Séance d'hypnose

L'hypnose dans le monde : différentes pratiques et approches culturelles

L'hypnose, bien qu'unifiée par des principes fondamentaux, se manifeste de manière différente selon les cultures et les contextes.

En Occident, par exemple, l'hypnose est largement utilisée comme outil thérapeutique pour traiter une gamme de conditions, allant de l'anxiété à la gestion de la douleur, en passant par la dépendance. Elle est souvent intégrée à une approche plus large de psychothérapie, où elle sert à faciliter l'accès à l'inconscient et à modifier les schémas de pensée néfastes.

Dans d'autres cultures, l'hypnose peut prendre des formes différentes et être plus enracinée dans les pratiques spirituelles et religieuses. Par exemple, certaines cultures indigènes utilisent des techniques de transe similaires à l'hypnose dans leurs rituels de guérison et de divination. Ces techniques, bien que différentes de l'hypnose clinique occidentale, partagent une croyance fondamentale en la capacité de l'esprit à accéder à des états de conscience modifiés pour la guérison et la transformation.

En Asie, l'hypnose a également été influencée par les philosophies spirituelles locales. Par exemple, dans certaines traditions bouddhistes et hindoues, des techniques de méditation qui ressemblent à l'hypnose sont utilisées pour atteindre des états de conscience transcendants et faciliter la croissance spirituelle.

Cependant, malgré ces différentes approches, l'hypnose partage un fil conducteur universel : la conviction que l'esprit humain possède une puissance intérieure incroyable pour la guérison, le changement et la croissance. Qu'elle soit utilisée pour soulager la douleur, surmonter les dépendances, stimuler la confiance en soi ou faciliter le développement personnel, l'hypnose reste une pratique fascinante et précieuse à travers le monde.

Précautions et contre-indications : quand l'hypnose n'est-elle pas recommandée ?

L'hypnose, bien que puissante et bénéfique dans de nombreux cas, n'est pas une solution universelle et nécessite une approche prudente et informée. Il est important de comprendre qu'il existe des situations où l'hypnose peut ne pas être appropriée, voire contre-indiquée.

L'une des contre-indications les plus significatives concerne les personnes souffrant de troubles psychotiques, tels que la schizophrénie ou le trouble bipolaire. Dans ces cas, l'hypnose pourrait potentiellement exacerber les symptômes ou rendre les personnes plus vulnérables aux expériences psychotiques. De même, ceux qui ont des difficultés à distinguer la réalité de la fiction, comme ceux qui souffrent de troubles de la personnalité, peuvent trouver l'hypnose déstabilisante.

L'hypnose n'est également pas recommandée pour les personnes souffrant de certaines affections neurologiques, telles que les crises d'épilepsie. En effet, elle peut potentiellement déclencher une crise. De plus, les individus avec des troubles cognitifs sévères peuvent avoir du mal à comprendre et à suivre les instructions pendant une séance d'hypnose. Cela rend la pratique moins efficace et potentiellement frustrante.

Par ailleurs, l'hypnose ne doit jamais être utilisée comme substitut à des soins médicaux appropriés. Par exemple, bien que l'hypnose puisse aider à gérer la douleur, elle ne doit pas remplacer une évaluation et un traitement médicaux appropriés.

Enfin, il est crucial de noter que la capacité à entrer dans un état d'hypnose est une compétence qui peut varier considérablement d'une personne à l'autre, comme nous vous le précisions précédemment. Certaines personnes sont plus "hypnotisables" que d'autres. Ceux qui ont du mal à se laisser aller ou à se concentrer peuvent trouver l'hypnose moins efficace.

Dans tous les cas, l'hypnose doit être pratiquée par un professionnel qualifié. Celui-ci sera capable d'évaluer correctement la convenance de cette approche pour chaque individu. L'évaluation préliminaire du client, une compréhension approfondie des contre-indications potentielles et une formation professionnelle adéquate sont toutes essentielles pour garantir l'utilisation sûre et efficace de l'hypnose.

Yvan L. - Blog-United

Fondateur de Blog-United et d’autres médias en ligne, Yvan est un grand passionné du web. Blogueur depuis plus de 15 ans, il est fan de séries, de jeux vidéo, d’Art, de sport ou encore de nouvelles technologies.

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